Accueil / Rapide historique de la ligne Paris-Granville en Basse-Normandie

Section de ligne L'Aigle-Granville

 

  1. Présentation
  2. Les gares
  3. Les gares d'Embranchement
  4. De 1852 à 1907: sous la Compagnie de l'Ouest
  5.  De 1907 à 1937: Chemin de Fer de l'Etat
  6. A partir de 1938: la SNCF
  7. Le matériel roulant 

 

1. Présentation

La radiale Paris-Granville fut concédé à la Compagnie de l'Ouest en 1855.

La Compagnie étala la réalisation de cette ligne sur une quinziane d'années:

La section Surdon-Argentan était en service depuis février 1858, au titre de la laison Le Mans-Mézidon.

La ligne fut mise à double voie jusqu'à Surdon en 1887/1888 et en 1912 entre Argentan et Granville. 

La ligne et longue de 327 kmdont 92 dans l'Orne. Elle est tracé à double voie (jusque dans les années 90 où des travaux de modernisation de la section Argentan-Granville imposeront des mises à voie unique de certains secteurs). Le tracé est correct dans son ensemble, mais son profil en long présente de nombreuses dents de scie.

 
Après une courte descente de St Martin d'Ecublei vers la bifur de St Sulpice, puis une rampe de 12 ‰ pour rejoindre L'Aigle, la ligne s'élève doucement vers Ste Gauburge ...
 
... et vers le point culminant de cette section de ligne qui se situe aux Authieux, connu pour son fameux pont à lunettes, avant de descendre vers Surdon et ensuite Argentan.
 
Dès la sortie d'Argentan, la voie s'élève jusqu'à la bifur de Ste Anne, musarde en palier jusqu'à Ecouché. De là, c'est l'ascension avec des rampes atteignant 10‰ pour le franchissement de la gare des Yveteaux-Fromentel. Ensuite, lente descente vers Flers puis Monsecret, avec cependant des pentes pouvant atteindre 10‰. La gare de Monsecret passée, la ligne reprend de l'altitude pour rejoindre le Calvados.
 

En cas d'obstruction grave de l'itinéraire Paris-Brest entre St Cyr et Le Mans, le réseau Ouest pouvait être amené à détourner le trafic Paris-Bretagne via Dreux-Surdon-Alençon avec reboussement à Argentan. Il pouvait en être de même en cas d'interception du tronçon Serquigny-Mézidon. La réciprocité s'appiquait dans l'hypothèse ou St Cyr-Surdon serait coupé. J'ai d'ailleurs été témoin d'un détournement de trains Brest-Paris par Argentan à la fin des années 80. Une UM de A1A-A1A 68000 prenait en charge la rame Corail au Mans jusqu'à Argentan, laissant sa place à une UM de BB 67300 ou de BB 67400 lors du reboussement. La SNCF savait encore faire preuve d'efficacité à cette époque.

2.  Les Gares

La Ligne Paris-Granville, qui a pour départ la gare de Paris-Montparnasse,  est longue de 327 km et dessert en Basse-Normandie les gares ou haltes de: 

 

  • Bernieres le Patry - PK 61.6
  • Planches - PK 161.5
  • Viessoix - PK 64.3
  • Surdon - PK 84.3 (Entre Surdon et Argentan, origine de la section de lignes: Le Mans)
  • Ecouché - PK 10.1 (Entre Argentan et Granville, origine de la section de ligne: Argentan)
  • St Planchers - PK 122.8
  • Bellou en Houlme - PK 35.7
 

 

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3. Les gares d'embranchement

 

Entre L'Aigle et Granville, il y avait plusieurs gares où se croisaient des lignes plus ou moins importantes.

 

 

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4.  De 1852 à 1907: sous la Compagnie de l'Ouest

 

Jusqu'en 1914, la desserte est assez étoffé:

Renforcée par des parcours locaux:

La traction est assurée par des 021, 120 , 220 , 230 , 120 T et 030 T des dépôts de VAugirard, Montrouge, Dreux, Ste Gauburge, Argentan, Flers, Vire et Granville.

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5.  De 1907 à 1937: Chemin de Fer de l'Etat

Pendant l'hiver 1908/1909, sur certaines sections, la charge des trains ne dépassait pas 260 T:

 

CHARGE DES TRAINS - HIVER 1908/1909
Type machines Trajet Tonnage Trajet Tonnage Trajet Tonnage
Train 457 Paris-Granville
2701/2820 Paris-Briouze 240 T Briouze-Granville 210 T N/A N/A
503/600 Paris-Briouze 200 T Briouze-Granville 175 T N/A N/A
939/998 Paris-Briouze 165 T Briouze-Granville 140 T N/A N/A
Train 497 - Paris-Granville
2701/2820 L'Aigle-Argentan 260 T Argentan-Briouze 240 T Briouze-Granville 180 T
503/600 L'Aigle-Argentan 220 T Argentan-Briouze 200 T Briouze-Granville 150 T
939/998 L'Aigle-Argentan 180 T Argentan-Briouze 165 T Briouze-Granville 110 T
Train 477 - Paris-Granville
2701/2820 Paris-Argentan 240 T Argentan-Briouze 210 T Briouze-Granville 180 T
503/600 Paris-Argentan 200 T Argentan-Briouze 175 T Briouze-Granville 150 T
939/998 Paris-Argentan 165 T Argentan-Briouze 140 T Briouze-Granville 110 T
Train 456 - Granville-Paris
2701/2820 Granville-Briouze 180 T Briouze-Paris 210 T N/A N/A
503/600 Granville-Briouze 150 T Briouze-Paris 175 T N/A N/A
939/998 Granville-Briouze 110 T Briouze-Paris 140 T N/A N/A
Train 496 - Granville-Paris
2701/2820 Granville-Briouze 180 T Briouze-Paris 210 T N/A N/A
503/600 Granville-Briouze 150 T Briouze-Paris 175 T N/A N/A
939/998 Granville-Briouze 110 T Briouze-Paris 175 T N/A N/A
Train 478 - Granville-Paris
2701/2820 Granville-Briouze 210 T Briouze-Paris 240 T N/A N/A
503/600 Granville-Briouze 175 T Briouze-Paris 200 T N/A N/A
939/998 Granville-Briouze 140 T Briouze-Paris 165 T N/A
N/A
 

 

En 1908, la vitesse limite des trains n'excède pas 100 km/h, comme le montre le tableau ci-dessous:

 

 

VITESSE LIMITE DES TRAINS EN 1908
Section St Cyr-Argentan
Voyageurs et GV Mixte-MV-PV
Frein continu sur 2/3 convoi Sans frein continu sur 2/3 convoi N/A
Avec bogies Sans bogies Avec bogies Sans bogies N/A
100 km/h 90 km/h 80 km/h 80 km/h 60 km/h
Section Argentan-Granville
Voyageurs et GV Mixte-MV-PV
Frein continu sur 2/3 convoi Sans frein continu sur 2/3 convoi N/A
Avec bogies Sans bogies Avec bogies Sans bogies N/A
90 km/h 80 km/h 80 km/h 80 km/h

60 km/h

 

A la fin des années 20, il y avait 37 machines au dépôt de Ste Gauburge, 92 à Argentan, 16 à Flers. C'est à cette époque qu'apparaissent les type 140, 141 et 231. A partir de 1932, les Omnibus sont repris par des autorails: Micheline type 11, type 16, type 17, type 21 et type 22 de Granville et d'Argentan, Renault TE d'Alençon, VH d'Evreux.

 

Sous les Chemin de Fer de l'Etat, les temps de parcours se réduisent: de 5 h 13 à 4 h 55 entre 1927 et 1928. En 1932, des autorails sont introduits entre Argentan et Granville. On pouvait relier la capitale à Granville en 4 h 33, par l'express 457 jusqu'à Argentan et l'autorail jusqu'à Granville, au lieu de 6 h 24. Le rapide 497 réalisait le parcours total en 4 h 41.

En 1920, le mode de cantonnement entre L'Aigle et Granville est résumé dans le tableau ci-dessous:

 

Mode de cantonnement entre L'Aigle et Granville - 1920
Cantonnement Permissif
Bifur de St Martin d'Ecublei а L'Aigle
Poste 1 St Martin d'Ecublei pk 135.463 Tête de ligne
Poste 2 Bifur de St Sulpice pk 139 Intermédiaire
Poste 3 L'Aigle pk 141 Frein continu sur 2/3 convoi
Surdon-Argentan
Poste 1 Surdon pk 84.883 Tête de ligne
Poste 2 Almenêches pk 88.120 Intermédiaire
Poste 3 N/A pk 91.606 Intermédiaire
Poste 4 N/A pk 95.092 Intermédiaire
Poste 5 Argentan pk 98.597 Tête de ligne
Bifur de la Selle la Forge à la bifur de Cerisy Belle Etoile
Poste 1 Bifur de la Selle la Forge pk 43.524 Tête de ligne
Poste 2 Flers pk 45.447 Tête de ligne
Poste 3 Flers pk 46.045 Tête de ligne
Poste 4 Bifur de Cerisy Belle Etoile pk 50.050 Tête de ligne
Cantonnement télégraphique ou téléphonique
Poste 30 Bifur de St Martin d'Ecublei pk 135.463 N/A
Poste 31 L'Aigle N/A N/A
Poste 32 Rai-Aube N/A N/A
Poste 33 St Hilaire-Beaufai N/A N/A
Poste 34 Ste Gauburge Poste 1 N/A
Poste 35 Ste Gauburge Poste 2 N/A
Poste 36 Halte de Planches N/A N/A
Poste 37 Poste PV pk 164.482 N/A
Poste 38 Le Merlerault N/A N/A
Poste 39 Nonant le Pin N/A N/A
Poste 40 PN 107 pk 176.408 N/A
Poste 41 Poste bifur de Chailloué pk 179.154 N/A
Poste 42 Surdon Poste 1 N/A
Poste 1 Bifur de Ste Anne N/A N/A
Poste 3 Ecouché N/A N/A
Poste 4 Poste PV (ouvert le jour) pk14.230 N/A
Poste 6 Les Yveteaux-Fromentel N/A N/A
Poste 8 Briouze N/A N/A
Poste 10 Halte de Bellou en Houlme (ouvert le jour) N/A N/A
Poste 12 Messei N/A N/A
Poste 12bis Bifur de Messei N/A N/A
Poste 13 Bifur de la Selle la Forge Poste 1 N/A
 

 

Toujours à cette date, 3 dépôts possédaient des machines de secours: Ste Gauburge, Argentan et Flers. Leu champ d'action était réparti de la sorte:

 

 
Dépôt de Ste Gauburge
Nonant le Pin-Verneuil/Avre (exclu)
Ste Gauburge-Mortagne du Perche (exclu)
L'Aigle-Mortagne du Perche (exclu)
L'Aigle-Lyre (exclu)
Ste Gauburge-Vimoutiers
Echauffour-La Trinité de Réville (exclu)
Dépôt d'Argentan
Nonant le Pin (exclu)-Briouze
Briouze-La Ferté-Macé
Raccordement de Surdon
Couliboeuf-Sées
Dépôt de Flers
Briouze-Mesnil-Clinchamps (exclu)
St Rémy sur Orne (exclu)-Ambrières les Vallées
Berjou Cahan-Mesnil Vin
Domfront-Couterne (exclu)
Domfront-St Hilaire du Harcouët (exclu)
Vire-Romagny
Montsecret-Les Maures
Vire-Guiberville (exclu)
Raccordement de Messei
 

 

Changement de gare d'origine à Paris: ce sera la gare des Invalides jusqu'en 1934, avant de revenir à Montparnasse.

Entre 1929 et 1939, la ligne a vu le passage du Maine-Océan, entre St Martin d'Ecublei et Surdon. Ce train reliait les ports de Dieppe et de Bordeaux par Rouen, Serquigny, Conches, St Martin d'Ecublei, Surdon, Le Mans, Nantes et La Rochelle. La traction était assurée par les 231-001/060 Etat entre Dieppe et Le Mans. Les 231-981/996 prenant le relais ensuite.

Au début des années 30, des voitures directes pour certaines destinations étaient incluses dans les trains:

Certains trains comportaient des wagons-restaurants :

En gare de Surdon, il y avait une correspondance par voiture à chevaux vers Mortrée aux trains 454, 458, 1635 et 1648

 

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6.  A partir de 1938: la SNCF
 
A la création de la SNCF, 4 à 5 Express Paris-Granville, dont 1 de nuit et d'autres acheminant des voitures directes pour Alençon ou Briouze, étaient assurées en rames tractées.
Ce service était complété par 5 omnibus Dreux-Argentan, 3 Argentan-Granville et 6 Folligny-Granville.
 
Durant la 2eme guerre mondiale, il n'y avait qu'un seul Express Paris-Granville et quelques omnibus de section. Les installations ferroviaires normandes ont été une cible privilégiée lors des bombardements, que ce soit avant ou après le débarquement. Dans ce tableau, vous trouverez la situation du matériel au dépôt d'Argentan le 12/07/1944, soit après le débarquement, mais avant les tirs d'artillerie précédant la libération de la ville. A noter la numérotation Etat pour de nombreuses machines.
 
Après la guerre, les 141 R et 141 P arrivent et assurent l'essentiel du trafic voyageurs sur les Express et marchandises (trains de minerai vers Caen et vers le Nord par Versailles).
Le dépôt de Ste Gauburge fermera en tant que tel en 1955 en se séparant des dernières 030 C.
Le dépôt d'Argentan radia sa dernière 141 P en 1968, et sa dernière 141 R en 1970.
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7.  Le matériel roulant.
 
La vapeur a été présente sur la ligne jusqu'en 1970. De nombreuses séries y ont roulé: voir Tableau.
 
Les autorails ont fait leur apparition en 1935 avec les Michelines. Ont aussi circulé: VH, ABJ, X 2400, X 2700, X 2800, X 3800 puis la série des Caravelles (X 4300/4500 et X 4790 Basse-Normandie). 
 
En 1960/1962, apparition des BB 63500 et BB 66000, puis percée des BB 67000 et A1A-A1A 68000 VERS 1966/1967. En 1972, les BB 67400 prennent en charge les express, aidées par les BB 67300 en 1976. Les BB 67000, BB 67400, BB 66000, BB 63000/63500 et A1A-A1A 68000 se partage le service des marchandises. Dans les années 1970, la CC 80001 Belphégor des CFD a circulé en tête d'express Paris-Argentan.
 
Quelques horaires et RT de 1980:
 
 
Changement important à la fin des années 90. Les X 72500 tri-caisses remplacent progressivement les BB 67300/BB 67400. Ces engins régneront en maître sur les Paris-Granville et retour et les Paris-Argentan et retour. Les EAD conservant les Dreux-Argentan-Granville et retour. 
 
Aujourd'hui, en 2017, toutes ses séries ont disparu, et seules quelques circulations exceptionnelles permet de voir des BB 67400 ou des BB 66000 sur la section Surdon-Argentan. Le service voyageurs est assuré par les Régiolis B 84500 L, et parfois des X 72500 tri-caisses entre Paris et Granville, et des AGC X 76500 sur la section Surdon-Argentan. Des X 73500 ont aussi fait quelques AR sur Dreux-Granville . Le peu de Fret est assuré par des BB 75000 pour la SNCF ou par des € 4000, des Class 77 et des G 1206 pour VFLI (produits de carrières).
 
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Sources

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