Aménagement général
Disposition commune à tous les autorails Bugatti, les moteurs sont au centre de l’engin, dans un compartiment. Le kiosque de conduite est au-dessus de ce compartiment.
les comportements voyageurs comportent une configuration de sièges 2+2
Un petit compartiment bagages est présent
Bogies
Les bogies comportent 4 essieux à roues élastiques reliées au châssis par les ressorts de suspension, sans plaque de garde
Les roues ont un diamètre de 720 mm. Elles sont à bandages acier. Ces bandages sont fixés sur les voiles par des boulons. Des bandes et bagues en caoutchouc constituent un intermédiaire élastique.
Seuls les essieux médians du bogie sont moteurs.
Moteurs
4 moteurs de 200 ch à 2000 tr/mn, équipent ces autorails. Ce sont des 8 cylindres en ligne, de 12.8 l de cylindrée, d’une masse de 400 kg.
Des radiateurs, disposés sur une des faces latérales, refroidissent les moteurs. Des ventilateurs assurent la circulation de l’air.
4 réservoirs protégés stockent 200 l de carburant chacun
Transmission
La transmission des Bugatti Présidentiel se fait sans boite de vitesses. La démultiplication entre moteurs et essieux est invariable.
L’excès de puissance des moteurs, leur souplesse, l’emploi d’un embrayage hydraulique et l’affectation des engins rendent possible cette simplification du mécanisme.
Pour la conduite de ces autorails, le conducteur n’agit que sur les papillons des carburateurs et sur les freins.
Les freins
Un frein direct Westinghouse à air comprimé équipe les autorails. Il agit sur chaque roue de l’engin par un frein à tambour.
Un frein automatique de secours complète l’installation sur les couplages ou les autorails tractant une remorque.
La distance d’arrêt, en palier, est d’environ 800 m à 150 km/h.
Chasse aux records
Les premiers essais se déroulent sur Strasbourg-Sarreboug et Sarrebourg-Nouvel Avricourt. Puis sur Massy-Palaiseau à Chartres par Gallardon
Sur cette dernière ligne, l’autorail atteint la vitesse de 155 km/h.
Les essais à grande vitesse débute le 3 mai 1933 sur la section Conneré-Beillé-Le Mans. L’autorail atteint les 172 km/h. Ils continuent jusqu’au 24 octobre 1934 avec un record à 192 km/h. Le surnom de Pur-sang du Rail leur est attribué
Carrière
Bois-Colombes est le premier dépôt à recevoir les Bugatti Présidentiel en 1933.
Le premier autorail assure la liaison estivale Paris-Deauville, les 220 km en 2 H. Puis des trains facultatifs sur Le Havre et Cherbourg lors d’escales de paquebots.
Au fur et à mesure des réceptions, le service sur Paris-Deauville se prolonge sur Dives-Cabourg.
Les Bugatti assurent aussi des relations sur Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Dieppe et Rouen-Le Mans.
En 1936, tous les Bugatti rejoignent le nouveau dépôt de Batignolles-Remblai.
En 1938, 4 engins sont mutés au Mans. 3 reviennent à Batignolles-Remblai, le 4eme fut détruit en 1940.
Anecdote
Le prototype Bugatti est construit si rapidement que l’embranchement qui doit relier l’usine aux voies ferrées n’est qu’à l’état de projet.
E. Bugatti fait construire un tronçon de voie, y installe le prototype et le fait avancer à la force humaine. Au fur et à mesure de l’avancée, les ouvriers démontent la voie derrière l’engin pour la reconstruire devant. Et ainsi de suite sur 2.5 km, jusqu’à la gare de Molsheim.
Dans la cour marchandises, l’autorail est en partie démonté et chargé sur des wagons pour acheminement vers Montrouge.
Pour le suivant, des lorries, avec timon, à larges roues font office de bogies provisoires. Cet attelage est tractée par un camion et le rouleau compresseur à vapeur de l’usine vers la gare.
Un hangar provisoire, construit au bord des voies, abrite l’autorail pour les ultimes mises au point.
Le mythe Bugatti
Comme pour l’automobile, Bugatti est le symbole de la vitesse. Ses autorails figurent ainsi sur beaucoup de support: publicité, couverture de revues…
Pour plus d’informations, procurez-vous ce HS de la revue Le Train sur les autorails Bugatti…