Le grès armoricain de Chailloué est un grès quartzite d’environ 450 millions d’années.
Plusieurs petites carrières l’exploitent sur la commune depuis très longtemps.
Comme à Vignats, la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest utilise une des carrières pour fournir le ballast lors de la construction de la 2e voie de la ligne St Cyr-Surdon. Il s’agit de la carrière du Bois Maheux (1887) exploitée par MM Genève et Laferrère.
Les moyens de production sont rudimentaires. Le travail est manuel et pénible. Les hommes cassent les blocs à la masse, les femmes et les adolescents utilisent des massettes.
Les progrès de la construction mécanique, et des machines, permettent la mise en œuvre de concasseurs et d’excavateurs.
En 1900, la carrière emploie 200 ouvriers pour une production de 150 T/jour.
Une locomotive à voie métrique approvisionne les concasseurs avec des wagonnets de 2 m3. La locomotive n’assure la traction que des wagons pleins. Les vides retournent sur les différents chantiers par leur propre moyen, grâce à la gravité. La manœuvre autour des concasseurs s’effectue par des chevaux.
Les voies principales reliées au Réseau de la Compagnie des CF de L’Ouest sont à écartement de 1.435 m, alors que celles de la carrière sont à écartement de 1 m. Afin d’utiliser leur locomotive sur les deux écartements, l’idée a germé chez un des exploitants de la fixer sur un truck et de pouvoir l’utiliser sur les différentes voies.
La carrière Thébault
En 1904, les frères Thébault achètent la carrière, et c’est le début du développement industriel du site.
Des logements et des bureaux sont construits alors que les moyens de production s’améliorent: concasseur, machine à vapeur fixe, réseau ferré à voie de 60 Decauville (locomotive et wagons).
Avec la mécanisation, la poussière se développe et apporte une nouvelle maladie: la silicose. Il faudra attendre les années 60/70 pour que des moyens soient mis en place pour lutter contre cette maladie.
L’effectif est de 250 employés en 1913. Mais la guerre 1914/1918 ne laisse qu’une trentaine de femmes et enfants à la tâche. Les frères Thébault obtiennent cependant la mise à disposition de 25 prisonniers. En 1919, il y a 70 ouvriers dont 30 prisonniers de guerre.
La Société des Quartzites de l’Orne
C’est vers cette date que la Société des Quartzites de l’Orne rachète la carrière. La production est de 300 T/jour, de produit pour le macadam, le ballast, les graviers et le sable.
Grâce à l’électricité, la carrière s’équipe en force électromotrice.
La Société des Carrières Pascual
Reprise par la Société des Carrières Pascual, l’exploitation dure jusque dans las années 50. Un nouveau front ouvre au lieu-dit les Bruyères en 1932.
Sur la carte ci-dessus, la carrière du Bois Maheux est en bas. Au centre (voir flèche), subsistent les traces d’un début d’exploitation, relié à l’embranchement de l’autre carrière.
Si la carrière du Bois Maheux est directement relié au rail, le nouveau site oblige à des navettes par camion pour chargement dans les wagons au lieu-dit St Léger de la Haye.
Vinci-Eurovia
Pour faire face au trafic, un terminal de chargement s’installe au lieu-dit le Pont, en face de l’ancienne carrière de Bois Maheux. L’ancien embranchement ferroviaire reprend du service. Un tapis achemine les matériaux de la carrière vers le terminal.
La carrière appartient aujourd’hui au groupe Vinci-Eurovia, et a une production annuelle de ~2 millions de T/an.
La SNCF assure l’enlèvement des trains, avant de cohabiter avec VFLI, puis de cesser son activité à Chailloué.
VFLI partage le trafic avec Europorte (€4000) en 2014/2015…
.. puis ETF (BB 75000, €4000) entre 2014 et 2016…
… avant de nouveau assurer seule le trafic (Class77, €4000, G1206).
La carrière de Bois Maheux, après de nombreuses années d’oubli, va revivre sous la forme d’un parc d’immersion médiéval fantastique : Rustik