… est celle que j’apprécie plus particulièrement. Je crois que c’est sur scène que les artistes (les vrais 🙂 ) s’exprime le mieux.
Et ces trois derniers mois, question scène, ce fut la disette. Mais ça m’a permis de replonger dans ce que j’ai sur vinyle, CD ou en dématérialisé. Et par la même occasion de voir quels sont les plus grands live de l’histoire du rock.
Vous allez me dire qu’il est prétentieux le mec, et vous avez raison. Donc je vais me contenter de vous faire mon top 10 à moi des meilleurs albums live 🙂
Une remarque en passant: tous les albums présents dans cette liste ont plus de 40 ans si on excepte Nirvana. Ne saurait-on plus en faire ? 🙂
1/ Celui qui m’a le plus marqué, et mon préféré: le Made in Japan de Deep Purple (1972).
Cet album comprend des titres des 3 albums majeurs du groupe: In Rock, Fireball et Machine Head. Dont le fameux Child in Time . Et le délirant Space Truckin’ de près de 20 mn.
A noter aussi la qualité de l’enregistrement, ce qui était loin d’être le cas des live fin années 60/début 70. Et cette entrée en matière avec Highway Star. Ajouter à cela la forme des musiciens, et ça devient un album en public de référence.
2/ Il aurait pu aussi être en tête de ce classement, le Quo + Live des Status Quo (1977).
Cet album est, à mon humble avis, le sommet de leur carrière. Il est la traduction scénique de leur boogie-rock très typé. Rapide condensé de leurs précédents albums, de Junior’s Wailing de l’album Ma Kelly’s Greasy Spoon à Is There a Better Way de l’album Blue For You.
Mon intérêt pour le Quo s’est arrêté à ce moment là, le groupe se tournant vers un son plus « pop ».
3/ Même remarque que pour le précédent. Le live No Sleep’til Hammersmith (1981) de la bande à Lemmy: Motörhead.
Le groupe vient d’enfiler trois classiques de sa discographie: Overkill, Bomber, et bien sûr Ace of Spades.
Pour résumer tout ça, une galette live enregistrée à Newcastle et Leeds (et non à l’Hammersmith Odeon comme le laisse supposer le titre).
Lemmy, Fast Eddie Clarke et Phil Taylor joue du rock’n’roll, speedé, fort, brutal, mais du rock’n’roll comme aimait à le dire Lemmy.
Des rapides Aces of Spades, Overkill, Bomber aux plus « lents » Métropolis, Capricorn, le groupe nous sert ce qu’il a fait de mieux en ce début de carrière.
4/ Pour celui-ci, c’est un peu par hasard que je l’ai acheté à la fin des années 70. Attiré sans doute par la pochette, c’est la bonne surprise: On Your Feet Or On Your Knees (1975) de Blue Öyster Cult.
Le groupe vient d’enchaîner une série d’albums et ce live vient la clôturer.
12 titres, 10 de leurs précédents albums et 2 reprises dont Born To Be Wild. Le reste, des classiques dont les incontournables Subhuman, Harverster of Eyes, Cities of Flames, ME 262.
C’est un album de guitares, sans longueurs, digne représentant du hard rock des années 70.
5/ Le suivant est un classique: The Song Remains The Same de Led Zeppelin. Et je m’aperçois que c’est plus une liste qu’un classement. Chacun de ces albums ci-dessus ou ci-dessous pouvant se trouver en tête selon l’humeur du moment 🙂
Que dire de cet album. Que c’est la bande-son du film du même nom, film étrange, bancal, quasi sans intérêt sinon la musique. C’est un mélange entre l’enregistrement de trois superbes concerts au Madison Square Garden en 1973 et de séquences de fiction autour des membres du groupe.
Mais il en fut autrement et le film remporta un certain succès. La qualité de l’enregistrement, à la vue des moyens mis en place, la difficulté de voir Led Zeppelin en concert, et seul le cinéma était, à l’époque, un moyen de diffusion de masse.
Ce double album comporte de grands moments: la face 2 est consacré à Dazed And Confused (près de 27 mn) et les élans mystiques de Jimmy Page. Et la célèbre séquence où le guitariste utilise un archet de violon.
Sans oublier le solo de batterie de John Bonham sur Moby Dick, la prestation scénique de Robert Plant, et l’efficacité de John Paul Jones à la basse et aux claviers.
Un Monument !
6/ MTV Unplugged de Nirvana: magnifique album, torturé, que le difficile contexte que vivait leur leader rend plus beau. Enregistré en 1993, Kurt Cobain, mort en avril 1994, n’en verra pas la sortie. C’est Dave Grohl et Kurt Novoselic qui décident de publier l’intégralité de l’émission.
Contrairement aux autres concerts MTV Unplugged, Nirvana, ou plutôt Kurt Cobain impose ses choix, que ce soit des titres joués, des invités (les frères Kirkwood des Meat Puppets), et du décor du studio.
Six titres sur quatorze sont des reprises, dont le The Man Who Sold The World de David Bowie, et le Were Did You Sleep Last Night de Leadbelly.
Dans une ambiance tendu, émouvante, le concert s’achève avec des interprétations de Lake Of Fire des Meat Puppets, de All Apologies de l’album In Utero et pour finir, le titre de Leadbelly.
7/ Je ne pouvais pas passer à coté de celui des Rolling Stones: Get Yer Ya Ya’s Out
Cet album est enregistré à Baltimore et à New York en 1969, lors de leur tournée aux USA et qui se termine tragiquement à Altamont.
Les Stones sont à l’époque à leur apogée. Mick Taylor et Keith Richards s’entendaient et jouaient à merveille, Mick Jagger était de plus en plus rugissant.
On y trouve les classiques du groupe avec Jumping Jack Flash en intro. La set-list alterne les reprises, (Carol, Little Quennie, Love In Vain), les titres sulfureux (Stray Cat Blues), le fabuleux (Midnight Rambler et Sympathie For The Devil) et autre Honky Tonk Women.
8/ Un album que j’ai découvert assez tardivement, pourtant un classique du genre: At Fillmore East des The Allman Brothers Band.
Cet album live est le dernier concert du Fillmore East. Enregistré en 1971, il est considéré comme un des meilleurs live de l’histoire du rock. Le groupe mélange des influences de rock, de blues et jazz pour créer ce que l’on appelle désormais le rock sudiste ou southern rock.
Une basse, un clavier, deux batteries, une basse aux envolées guitaristiques des frères Allman.
9/ Autre album d’anthologie: Live At Leeds des Who (1970). Toute la hargne, l’énergie et la folie de la bande à Thownsend et Daltrey.
Six titres sur cet album: trois reprises (Young Man Blues de Mose Allison, Summertime Blues d’Eddie Cochran et Shakin’All Over de Johnny Kidd And The Pirates) et des trois standards du groupe (Substitute, My Génération et Magic Bus)
Son brut, énergie, fureur, voila ce qui peut résumer ce disque, a l’opposé de la précision des albums studio.
10/ J’arrive à la fin de mon top 10, pourtant il me reste encore plusieurs noms. Je vais choisir un disque de 1969, d’un groupe à contre-courant du mouvement hippie finissant: le MC5
Pour un premier album, sortir un live peut paraître osé, mais pas pour le MC5 et Kick Out The James.
Ce disque est bordélique, un chaos sonore, des guitares omniprésentes (merci Wayne Kramer et Fred « Sonic » Smith), un chant hurlé (Rob Tyner).
Ramblin’Rose déboule dès l’ouverture, et la pression monte avec Kick Out The Jam, furieux, violent, et Boderline. Après un Motor City Is Burning (genre blues crade), l’album s’achève sur I Want You Right Now aux sonorités très heavy-métal et sur Starship, totalement déjanté.
Très en avance pour l’époque, MC5, groupe proto-punk à l’existence relativement courte aura marqué son époque, en particulier avec ce live.
J’aurais pu aussi mettre dans ce top 10 selon l’humeur du moment des albums comme le At Folsom Prison de Johnny Cash, le Live and Dangerous de Thin Lizzy, et quelques autres. Mais peut-être que si je refaisais cette liste dans quelques mois, elle serait totalement différente !