Depuis quelques années, un grand week-end de Mai est le prétexte à un séjour de plusieurs jours près d’un parc zoologique: Parc des Félins, Planète Sauvage,…
Cette année, le Parc Zoologique de Beauval est la destination dont nous, mon épouse et moi, rêvons depuis quelque temps. La visite est prévu le vendredi 31 mai, jour qui nous semble le plus favorable pour la fréquentation.
Beauval, un des 5 plus beaux parcs du monde, avec quelques animaux mythiques. Les reportages vus à la télévision vendent bien les atouts de cette merveille.
Vendredi soir, nous rentrons fourbus de cette visite, par une chaude journée de printemps. Et c’est la déception qui domine.
28000 personnes, oui bien vingt-huit mille personnes ont déambulé dans les allées, en deux files continues, qui se croisent ou s’entrechoquent.
Une foule où se côtoient:
Le bon gros beauf, avançant dans les allées tel un bulldozer, bousculant à tout va sans un mot d’excuse, aux blagues douteuses sur les animaux quand il daigne les regarder.
Les incultes qui voient une multitude de bambis, de blaireaux (?) ou d’antilopes appelées girafe (eh oui !). Parlons vrai à nos enfants, ils nous en serons reconnaissant.
Le manque de savoir-vivre de beaucoup, tels ceux qui s’assoient en famille pour pique-niquer devant les vitres des enclos, qui veulent court-circuiter les files d’attente, qui ne respectent pas les consignes des panneaux ou du personnel du parc.
Je vous passe les coups de poussette dans les jambes, ou de sac à dos. Et tout ceci sans une ombre de gêne ou de regret.
Au détriment de ceux qui viennent voir les animaux (et il y en a quelques uns)
La signalétique n’est pas des plus lisible, et nombre de personnes s’en plaignent. Il est difficile d’y suivre un parcours logique, qui permet de tout voir. On tourne parfois en rond.
Et si vous êtes un tantinet photographe, difficile de faire clichés intéressants, de par l’environnement et les bousculades.
Et les animaux dans tout ça ?
Dans l’ensemble, ils ne paraissent pas malheureux, indifférents à ce qui les entoure.
Sauf qu’ils ne sont pas logés tous à la même enseigne. Ceux qui sont présents depuis 25 ans ou plus n’ont pas les mêmes conditions. Leurs enclos ne correspondent plus aux critères que l’on peut attendre d’un parc de ce niveau. Qu’en pense le puma par exemple ?
Il n’a pas le même confort que les derniers arrivés.
Le parc zoologique devient peu à peu un parc d’attractions. Le téléphérique a-t-il vraiment sa place ici? L’investissement n’aurait-il pas du profiter à la modernisation de la partie la plus ancienne.
Beauval semble être pris dans un engrenage, une course au profit, à la notoriété. Avec des investissements de plus en plus importants, de plus en plus inédits ou sensationnels: il faut fidéliser le public, où le faire venir.
Pour nous, la déception est profonde. Certains parcs ont choisi la médiatisation, voire la sur-médiatisation, amenant un nouveau public porté plus sur le paraitre que sur l’intérêt réel des animaux.
La survie des parcs doit-elle en passer par là ?
Et ?
Tout n’est pas aussi sombre. Le parc participe (heureusement) à des programmes de préservation et de réintroduction d’espèces en voie de disparition. Dont le Gypaète barbu en France et en Espagne, et de bien d’autres animaux à travers le monde.
Pour notre part, nos visites se limiteront à des parcs plus modestes, à taille humaine, dont l’intérêt pour l’animal est plus important que le chiffre d’affaires (et le bénéfice).
Et lorsque notre déception sera totalement effacée, nous choisirons peut-être une date plus propice à une nouvelle visite à Beauval. Mais cela risque d’être long.