… tous ces complotistes, ces anti-masques, ces anti-vaccins qu’ils nous emmerdent avec leur avis. Je leur propose une seule chose: venez faire un petit stage d’une quinzaine dans un CHU. Pas le truc banal, avec les mains dans les poches d’une blouse blanche à regarder comment font les professionnels. Mais celui où il faut agir. Agir devant la souffrance, la misère humaine. Prendre le relais de ceux qui font leur travail avec abnégation, courage, bonne humeur et ce quelque soit les conditions dans lesquel ils travaillent.
… qu’ils ont tort…
Pour les habitués de ce blog, vous vous interrogez peut-être sur la motivation et la présence de cet article. Tout est parti de cette crise de la Covid. Certains, de plus en plus nombreux, venaient de découvrir de nouveaux héros : le personnel soignant. On a même organisé des ovations aux fenêtres, on en a parlé dans la presse. Puis le confinement terminé, chacun a repris ses habitudes. Celles dont de nombreux experts avaient dit qu’elles changeraient. Bref, à la rentrée,on repart comme en mars.
Personnellement, j’avais déjà une idée du travail de ce personnel soignant. Leurs conditions de travail, mais aussi leurs qualités. Mais un récent accident de la vie m’a plongé dans leur univers. Et la claque fut assez violente.
… mais le comprennent-ils …
Lorsque vous passez 4 jours en réanimation, si vous êtes un être normalement constitué, vous ne pouvez qu’être choqué de ce que vous vivez. Dans des conditions d’une autre époque, ce n’est pas Zola non plus, des femmes et des hommes font face autant à la souffrance qu’à la misère humaine. Mais rien ne transparaît dans leur travail. Et selon les circonstances, c’est avec bonne humeur, sérieux ou abnégation qu’elles ou ils effectuent leur travail, le jour, la nuit, le week-end pendant 12 heures. Pendant ces 4 jours, j’ai ainsi pu discuter avec ces infirmièr(e)s et aide-soignant(e)s.
A la question de savoir de ce qu’ils ou elles pensaient de leur métier, la grande majorité ne regrettent pas leur choix. Mais très vite les regrets portent surtout sur les conditions de leur travail. Et ce n’est pas le salaire qui vient en premier. Mais d’avoir des locaux qui ne sont plus adaptés, du matériel très vite dépassé, des patients irrespectueux, voire violents. La question du salaire est quand même présente. Et à la vue du travail effectué, les revendications ne sont pas dénuées de sens. Et j’ai pourtant à une époque fait partie de ces anti-fonctionnaires. Il faut avoir «vécu » un événement dans ce milieu pour partager leur désarroi.
… ou pas ?
Le système hospitalier semble à la dérive. Héritier des constructions des 30 glorieuses, un certain nombre d’hôpitaux à su au fil des ans se renouveler, se moderniser, à donner une place aux patients. D’autres ont trop tarder, faute souvent à des lourdeurs administratives ou autres enjeux politiques. La gestion se veut des plus modernes mais la formation ne suit pas, entraînant des gestions de service parfois chaotique. Petite anecdote :
Il existe en milieu hospitalier un logiciel qui gère les brancardages entre chambres, entre services… Le jour de mon intervention, l’infirmière en charge de ma préparation pour le bloc regarde l’heure de mon départ. Elle s’aperçoit ainsi que mon brancardage n’est pas programmé. Il fut déclenché d’urgence, à l’ancienne, évitant un début de retard dans un planning bien chargé ce jour là.
J’en ai parlé à une infirmière. La formation n’ayant pas été effectué par tous les intéressés, ces petits incidents n’étaient pas rares.
On est aussi frappé par le manque de moyens. Et j’en profite pour rappeler aux anti, sus-mentionnés, le coût de mise en place, et d’utilisation des services de réanimation Covid. Moyens qui devraient plutôt profiter à l’amélioration du monde hospitalier.
Donc, je rappelle à tous ses donneurs de leçons, à ceux qui craignent à leurs libertés individuelles, ou plutôt à leur égoïsme que l’on devrait plutôt vivre dans un monde solidaire, respecter le travail dévoué de nos concitoyens. Je le répète, allez passer un peu de temps avec eux, partager leurs tâches ingrates et vous comprendrez, peut-être car les cons le restent malgré tout, qu’un bout de tissu sur le nez peut éviter beaucoup de souffrances.
Mon seul regret, c’est que demain, cette pandémie passée, je rencontrerais peut-être une ou un de ceux que j’aurais côtoyé plusieurs jours, je ne pourrais pas les remercier, ne pouvant mettre un visage sur un prénom.
En tout état de cause, grand Merci à eux, et mort aux cons 😉