Nous sommes en 1930. La crise frappe, en particulier le constructeur automobile Bugatti.
Ses voitures ne se vendent plus. Il fait autre chose.
Raoul Dautry veut un engin ferroviaire qui rivalise avec l’autocar. C’est l’autorail:
La condition de la survie des chemins de fer
Raoul Dautry
De la rencontre de ses 2 hommes, naissent les autorails Bugatti
Car depuis le 1er janvier 1931, des autorails Renault roulent entre Connerré et Laval. En 1932, ce sont des Michelines entre Granville et Argentan.
En décembre 1931, le réseau de l’Etat achètent 16 autorails, de 8 constructeurs différents dont 5 constructeurs automobiles: Bugatti, Hispano-Suiza, Renault, Somua et Citroën.
Ayant des moteurs prévus pour sa Royale en stock, Ettore Bugatti les adopte pour son projet.
C’est un 8 cylindres de 200 ch, là où la concurrence annonce un petit 80 ch.
Bugatti propose l’automotrice (terme de l’époque) la plus cher de la commande.
C’est un engin qui doit être affecter aux services des trains transatlantiques vers Cherbourg
Le « Patron » ébauche son prototype à Paris. S’il élabore la partie technique, la présence d’Henri Pacon, l’architecte de R. Dautry semble transparaître sur quelques éléments esthétiques: baies circulaires, kiosque de conduite, les sièges…
Après les essais, il entre en service au réseau de l’Etat sous le numéro ZZy 24401.
Son heure de gloire, c’est le 30 juillet 1933 qu’il le connait lorsque qu’il emmène le Président Lebrun de Paris à Cherbourg à 118 km/h de moyenne.
En souvenir de ce voyage, Bugatti donne le nom de Présidentiel à la série numérotée ZZy 24402 à 24409, construit de 1934 à 1936.
La mise en exploitation se fait su les 221 km qui séparent Paris de Deauville, en 2 heures, à plus de 110 km/h de vitesse commerciale (28 mn de gain sur les temps habituels).
La série est amortie entre 1952 et 1956. Seul le ZZy 24408, devenu XB 1008 à la SNCF, a survécu à la destruction et est présenté au musée de Mulhouse.