C’est ce que réclament les cheminots en 1910. Soit 5 francs par jour pour un traitement annuel de 1800 francs
Le Congrès National du Syndicat National des Travailleurs des Chemins de Fer d’avril 1910 vote le principe d’une grève. Et constitue un comité de grève.
Les cheminots défilent dans tous le pays aux cris du slogan: « C’est la thune qu’il nous faut ». Il faut ajouter une autre revendication: la question des retraites.
Si la grève est votée, elle ne se déclenche que plus tard.
En effet, son succès dépend de l’attitude d’un autre syndicat: la Fédération des Mécaniciens et Chauffeurs. Or, celui-ci s’est radicalisé et permet un rapprochement de vue entre les deux fédérations.
Le comité de grève se voit confier la mission de choisir le moment propice pour lancer le mouvement.
Le 8 octobre 1910, une cessation de travail des ouvriers du dépôt de la Chapelle déclenche le mouvement. Le 10 octobre, les cheminots de tous les réseaux décident de la grève.
La grève touche sur les réseaux de l’Etat, du Nord et du Midi. La traction, le personnel des gares sont en première ligne et bloquent ainsi tout le trafic.
Si de nombreux ouvriers partagent les revendications des cheminots, l’inquiétude s’installe. Des menaces planent quant à l’extension du conflit à d’autres catégories de travailleurs.
Aristide Briand décrète, le 13 octobre, la mobilisation générale des cheminots pour 21 jours, et demande à la troupe d’occuper les installations ferroviaires.
Le régiment du 5ème génie de Versailles est en première ligne. Cette unité spécialisée dans les chemins de fer possède les compétences pour se substituer aux grévistes.
La grève qui prend fin, tourne mal. On compte de nombreux cas de sabotages, sur toute la France. La troupe découvrira même des bombes posées sur les voies, comme à Reuilly ou à la gare des Chantiers de Versailles.
Les meneurs sont arrêtés et sévèrement condamnés. Le 18 octobre, le mouvement est brisée. La reprise du travail est votée. Elle sera effective le lendemain.
Violemment réprimé, le mouvement n’aura pas été vain, puisqu’en 1911, une augmentation des salaires et l’obtention d’un règlement des retraites intervient.